QCMNON RÉALISÉ

SIM Blanc 4 : compréhension et expression écrite en français

Question n°1

Qu’est-ce qu’un maelström ?

Question n°2

Quel mot est incorrect ?

Question n°3

L’adverbe qui correspond à l’adjectif gentil est...

Question n°4

Parmi les mots suivants, lequel ne peut pas être synonyme de piège ?

Question n°5

Comment écrit-on en toutes lettres le nombre 280 ?

Question n°6

La partie du théâtre où jouent les acteurs est la...

Question n°7

Trouvez l’intrus.

Question n°8

Quelle phrase est correcte ?

Question n°9

Parmi ces mots, lequel ne peut pas être un adjectif ?

Question n°10

Dans quelle proposition le genre de l’article est-il correct ?

Question n°11

Parmi les associations suivantes, laquelle est incorrecte ?

Question n°12

Dans quelle phrase le participe passé est-il bien accordé ?

Question n°13

Qu’est-ce qu’un euphémisme ?

Question n°14

Quel est l’antonyme (mot de sens contraire) de bienveillant ?

Question n°15

Dans quelle phrase le verbe est-il bien conjugué au présent de l’indicatif ?

Question n°16

Qu’est-ce qu’une didascalie ?

Question n°17

Parmi ces couples d’antonymes, trouvez l’intrus :

Question n°18

Parmi ces mots, lequel est mal orthographié ?

Question n°19

Parmi ces mots, lequel est incorrect ?

Question n°20

Quelle forme est correcte ?

Question n°21

Comment appelle-t-on un vers à sept syllabes ?

Question n°22

Parmi ces modes, lequel n’existe pas ?

Question n°23

Que signifie l’expression « C’est l’exception qui confirme la règle » ?

Question n°24

Que signifie l’adjectif lunatique ?

Question n°25

Quelle est la seule correspondance singulier/pluriel correcte ?

Question n°26

« Il gît sur le sol. » Quel est l’infinitif du verbe gît ?

Question n°27

Quelle est la bonne orthographe de cette expression qui signifie dès maintenant ?

Question n°28

Il faut écrire :

Question n°29

« Cette situation est très baroque. » Que signifie l’adjectif baroque ?

Question n°30

Quel nom correspond à l’adjectif jugulaire ?

Question n°31

Quel mot doit-on écrire avec un accent circonflexe ?

Question n°32

Quel participe passé n’existe pas ?

Question n°33

Que signifie la locution latine ad hoc ?

Question n°34

Parmi les mots suivants, lequel est de genre masculin ?

Question n°35

Quelle phrase contient un superlatif relatif ?

Question n°36

Deuxième partie : Compréhension
De l’individualité comme un des éléments du bien-être
John Stuart Mill – 1859

L’espèce humaine n’est pas infaillible ; ses vérités ne sont, pour la plupart, que des demi-vérités : l’unité d’opinion n’est pas désirable, à moins qu’elle ne résulte de la comparaison la plus libre et la plus entière des opinions contraires : la diversité d’opinions n’est pas un mal mais un bien, tant que l’humanité ne sera pas beaucoup plus capable qu’elle ne l’est aujourd’hui de reconnaître toutes les diverses faces de la vérité : voilà autant de principes tout aussi applicables à la manière d’agir des hommes qu’à leurs opinions. Puisqu’il est utile, tant que le genre humain est imparfait, qu’il y ait des opinions différentes, il est bon également qu’on essaie de différentes manières de vivre. Il est utile de donner un libre essor aux divers caractères, en les empêchant toutefois de nuire aux autres ; et chacun doit pouvoir, quand il le juge convenable, faire l’épreuve des différents genres de vie. Où la règle de conduite n’est pas le caractère de chacun, mais bien les traditions ou les coutumes d’autrui, là manque complètement un des principaux éléments du bonheur humain et l’unique élément du progrès individuel et social.

Ici la plus grande difficulté n’est pas dans l’appréciation des moyens qui conduisent à un but reconnu, mais dans l’indifférence des personnes en général à l’égard du but lui-même.

Si on regardait le libre développement de l’individualité comme un des principes essentiels du bien-être, si on le tenait non comme un élément qui se coordonne avec tout ce qu’on désigne par les mots civilisation, instruction, éducation, culture, mais bien comme une partie nécessaire et une condition de toutes ces choses, il n’y aurait pas de danger que la liberté ne fût pas appréciée à sa valeur ; on ne rencontrerait pas de difficultés extraordinaires à tracer la ligne de démarcation entre elle et le contrôle social. Mais malheureusement on accorde à peine à la spontanéité individuelle aucune espèce de valeur intrinsèque.

La majorité étant satisfaite des coutumes actuelles de l’humanité (car c’est elle qui les a faites ce qu’elles sont), ne peut comprendre pourquoi ces coutumes ne suffiraient pas à tout le monde. Il y a plus encore, la spontanéité n’entre pas dans l’idéal de la majorité des réformateurs moraux et sociaux : ils la regardent plutôt avec jalousie, comme un obstacle gênant et peut-être insurmontable à l’acceptation générale de ce qui, suivant le jugement de ces réformateurs, serait le mieux pour l’humanité. Peu de personnes, même en dehors de l’Allemagne, comprennent le sens de cette doctrine sur laquelle Guillaume de Humboldt, si distingué et comme savant et comme politique, a fait un traité, à savoir que « la fin de l’homme, non pas telle que la suggèrent de vagues et fugitifs désirs, mais telles que la prescrivent les décrets éternels ou immuables de la raison, est le développement le plus étendu et le plus harmonieux de toutes ses facultés en un ensemble complet et consistant » donc le but « vers lequel doit tendre incessamment tout être humain, et en particulier ceux qui veulent influer sur leurs semblables, est l’individualité de puissance et de développement. » Pour cela deux choses sont nécessaires : « La liberté et une variété de situation. » Leur union produit « la vigueur individuelle et la diversité multiple » qui se fondent en « originalité ».

Cependant, si nouvelle et si surprenante que puisse paraître cette doctrine de Humboldt qui attache tant de prix à l’individualité, la question n’est après tout, on le pense bien, qu’une question du plus au moins. Personne ne suppose que la perfection de la conduite humaine soit de se copier exactement les uns les autres. Personne n’affirme que le jugement ou le caractère particulier d’un homme ne doit entrer pour rien dans sa manière de vivre et de soigner ses intérêts. D’un autre côté, il serait absurde de prétendre que les hommes devraient vivre comme si on n’avait rien su au monde avant qu’ils y vinssent, comme si l’expérience n’avait encore jamais montré que certaine manière de vivre ou de se conduire est préférable à certaine autre. Nul ne conteste qu’on doive élever et instruire la jeunesse de façon à la faire profiter des résultats obtenus par l’expérience humaine. Mais c’est le privilège et la condition propre d’un être humain arrivé à la maturité de ses facultés, de se servir de l’expérience et de l’interpréter à sa façon. C’est à lui de découvrir ce qu’il y a d’applicable dans l’expérience acquise à sa position et à son caractère. Les traditions et les coutumes des autres individus sont jusqu’à un certain point des témoignages de ce que l’expérience leur a appris, et ces témoignages, cette présomption doit être accueillie avec déférence par l’adulte que nous venons de supposer. Mais d’abord l’expérience des autres peut être trop bornée ou ils peuvent l’avoir interprétée de travers ; l’eussent-ils interprétée juste, leur interprétation peut ne pas convenir à un individu en particulier.

Les coutumes sont faites pour les caractères et les positions ordinaires : or, son caractère et sa position peuvent ne pas être de ce nombre. Quand même les coutumes seraient bonnes en elles-mêmes, et pourraient convenir à cet individu, un homme qui se conforme à la coutume uniquement parce que c’est la coutume, n’entretient ni ne développe en lui aucune des qualités qui sont l’attribut distinctif d’un être humain. Les facultés humaines de perception, de jugement, de discernement, d’activité intellectuelle, et même de préférence morale, ne s’exercent qu’en faisant un choix. Celui qui n’agit jamais que suivant la coutume ne fait pas de choix. Il n’apprend nullement à discerner ou à désirer le mieux ; la force intellectuelle et la force morale, tout comme la force musculaire, ne font de progrès qu’autant qu’on les exerce. On n’exerce pas ses facultés en faisant une chose simplement parce que d’autres la font, pas plus qu’en croyant une chose uniquement parce qu’ils la croient. Si une personne adopte une opinion sans que les principes de cette opinion lui paraissent concluants, sa raison n’en sera point fortifiée mais probablement affaiblie ; et si elle fait une action dont les motifs ne sont pas conformes à ses opinions et à son caractère (là où il ne s’agit pas d’affection ni des droits d’autrui), elle n’y gagnera que d’énerver son caractère et ses opinions qui devraient être actifs et énergiques.

L’homme qui laisse le monde ou du moins son monde choisir pour lui sa manière de vivre, n’a besoin que de la faculté d’imitation des singes. L’homme qui choisit lui-même sa manière de vivre se sert de toutes ses facultés. Il doit employer l’observation pour voir, le raisonnement et le jugement pour prévoir, l’activité pour rassembler les matériaux de la décision, le discernement pour décider, et quand il a décidé, la fermeté et l’empire sur lui-même pour s’en tenir à sa décision délibérée. Et plus la portion de sa conduite qu’il règle d’après son jugement et ses sentiments est grande, plus toutes ces diverses qualités lui sont nécessaires.

Il peut au besoin être guidé dans le bon chemin et préservé de toute influence nuisible, sans aucune de ces choses. Mais quelle sera sa valeur comparative comme être humain ? Ce qui est vraiment important, ce n’est pas seulement ce que font les hommes, mais aussi quels sont les hommes. Parmi les œuvres de l’homme, que la vie humaine est légitimement employée à perfectionner et à embellir, la plus importante est sûrement l’homme lui-même. En supposant qu’on puisse bâtir des maisons, faire pousser du blé, livrer des batailles, juger des causes et même ériger des églises et dire des prières à la mécanique au moyen d’automates de forme humaine, on perdrait beaucoup à accepter ces automates contre les hommes et les femmes qui habitent actuellement les parties les plus civilisées du globe, bien qu’ils ne soient à coup sûr que des tristes échantillons de ce que la nature peut produire et produira un jour. La nature humaine n’est pas une machine qu’on puisse construire d’après un modèle pour faire exactement un ouvrage désigné, c’est un arbre qui veut croître et se développer de tous les côtés, suivant la tendance des forces intérieures qui en font une chose vivante.

On avouera sans doute qu’il est désirable pour les hommes de cultiver leur intelligence, et qu’il vaut mieux suivre intelligemment la coutume ou même à l’occasion s’en éloigner d’une façon intelligente, que de s’y conformer aveuglément et machinalement. On admet jusqu’à un certain point que notre intelligence doit nous appartenir ; mais on n’admet pas aussi facilement qu’il doit en être de même quant à nos désirs et à nos impulsions ; on regarde presque comme un péril et un piège d’avoir de fortes impulsions. Cependant les désirs et les impulsions font tout autant partie d’un être humain dans sa perfection que les croyances et les abstentions. De fortes impulsions ne sont dangereuses que lorsqu’elles ne sont pas équilibrées, un ensemble de vues et d’inclinations s’étant développé fortement, tandis que d’autres vues et d’autres inclinations qui devraient exister à côté, restent faibles et inactives. Ce n’est pas parce que les désirs des hommes sont ardents qu’ils agissent mal, c’est parce que leurs consciences sont faibles. Il n’y a pas de rapport naturel entre de fortes impulsions et une conscience faible : le rapport naturel est dans l’autre sens. Dire que les désirs et les sentiments d’une personne sont plus vifs et plus nombreux que ceux d’une autre, c’est dire simplement que la dose de matière brute de nature humaine est plus forte chez cette personne ; par conséquent elle est capable peut-être de plus de mal, mais certainement de plus de bien. De fortes impulsions, c’est de l’énergie sous un autre nom, voilà tout. L’énergie peut être employée à mal, mais une nature énergique peut faire plus de bien qu’une nature indolente et apathique. Ceux qui ont le plus de sentiments naturels sont aussi ceux dont on peut développer le plus les sentiments cultivés. Cette ardente sensibilité qui rend les impulsions personnelles vives et impuissantes, est aussi la source d’où découlent l’amour le plus passionné de la vertu, le plus strict empire sur soi-même. C’est en cultivant cette sensibilité que la société fait son devoir et protège ses intérêts, et non en rejetant la matière dont on fait les héros, parce qu’elle ne sait pas les faire. On dit d’une personne qu’elle a du caractère lorsque ses désirs et ses impulsions lui appartiennent en propre, sont l’expression de sa propre nature telle que l’a développée et modifiée sa propre culture. Un être qui n’a pas de désirs et d’impulsions à lui, n’a pas plus de caractère qu’une machine à vapeur. Si, outre qu’un homme a des impulsions à lui, ces impulsions sont fortes et placées sous le contrôle d’une volonté puissante, il a un caractère énergique. Quiconque pense qu’on ne devrait pas encourager l’individualité de désirs et d’impulsions à se déployer, doit soutenir aussi que la société n’a pas besoin de natures fortes, qu’elle ne s’en trouve pas mieux pour renfermer un grand nombre de personnes ayant du caractère, et qu’il n’est pas à désirer de voir la moyenne des hommes posséder beaucoup d’énergie.

Dans des sociétés naissantes, ces forces sont peut-être sans proportion avec le pouvoir que possède la société de les discipliner et de les contrôler. Il fut un temps où l’élément de spontanéité et d’individualité dominait d’une façon excessive et où le principe social avait à lui livrer de rudes combats.

La difficulté était alors d’amener des hommes puissants de corps ou d’esprit à subir des règles qui prétendaient contrôler leurs impulsions. Pour vaincre cette difficulté, la loi et la discipline (les papes par exemple en lutte contre les empereurs) proclamèrent leur pouvoir sur l’homme tout entier, revendiquant le droit de contrôler sa vie tout entière, afin de pouvoir contrôler son caractère que la société ne trouvait aucun autre moyen de contenir. Mais la société aujourd’hui a pleinement raison de l’individualité, et le danger qui menace la nature humaine n’est plus l’excès mais le manque d’impulsions et de goûts personnels. Les choses ont bien changé depuis le temps où les passions des hommes puissants par leur position ou par leurs qualités personnelles, étaient dans un état de rébellion habituelle contre les lois et les ordonnances, et devaient être rigoureusement enchaînées, afin que tout ce qui les entourait pût jouir d’une certaine sécurité. À notre époque, tout homme, depuis le premier jusqu’au dernier, vit sous le regard d’une censure hostile et redoutée. Non seulement pour ce qui touche les autres, mais encore pour ce qui ne touche qu’eux-mêmes, l’individu ou la famille ne se demandent pas : « Qu’est-ce que je préfère ? Qu’est-ce qui conviendrait à mon caractère et à mes dispositions ? Qu’est-ce qui donnerait beau jeu et le plus de chances de croître à nos facultés les plus élevées ? Ils se demandent : Qu’est-ce qui convient à ma situation, ou qu’est-ce que font ordinairement les personnes de ma position et de ma fortune, ou (pire encore) que font ordinairement les personnes d’une position et d’une fortune au-dessus de moi ? » Je ne prétends pas dire qu’ils préfèrent ce qui est la coutume à ce qui leur plaît : il ne leur vient pas à l’idée qu’ils puissent avoir de goût pour autre chose que ce qui est la coutume. Ainsi l’esprit lui-même est courbé sous le joug : même dans ce que les hommes font pour leur plaisir, la conformité est leur première pensée ; ils aiment en masse, ne portent leur choix que sur les choses qu’on fait en général ; ils évitent comme un crime toute singularité de goût, toute originalité de conduite, si bien qu’à force de ne pas suivre leur naturel, ils n’ont plus de naturel à suivre ; leurs capacités humaines sont desséchées et réduites à rien ; ils deviennent incapables de ressentir aucun vif désir, aucun plaisir naturel ; ils n’ont généralement ni opinions ni sentiments de leur cru, à eux appartenant.

Qu’affirme l’auteur ?

Question n°37

Quel est l’un des principaux éléments du bonheur humain ?

Question n°38

Que déplore l’auteur ?

Question n°39

Selon l’auteur, la majorité des individus :

Question n°40

Sur quoi repose la doctrine de Guillaume de Humboldt ?

Question n°41

Que suggère l’auteur à chaque individu ?

Question n°42

Quelle est l’affirmation exacte, selon l’auteur, à propos des coutumes ?

Question n°43

Que suggère l’auteur aux individus ?

Question n°44

Selon l’auteur, quelle caractéristique du genre humain peut être perçue à la fois comme une force et une faiblesse ?

Question n°45

Comment l’auteur définit-il quelqu’un d’énergique ?

Question n°46

Quelle(s) est(sont) la(les) principales inquiétudes de l’auteur ?

Question n°47

Quelle difficulté révolue souligne l’auteur ?

Question n°48

Quelle est l’affirmation exacte selon l’auteur ?

Question n°49

Quelle est l’une des questions que devrait se poser chaque individu selon John Stuart Mill ?

Question n°50

Quel est le point de vue de l’auteur ?

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